Le principal moyen dont disposent les physiciens des particules
pour confirmer meurs théories est de détecter, dans "les
collisionseurs", les particules qu'elles prédisent. Ainsi, pour
confirmer la théorie électrofaible, il était essentiel
de mettre en évidence les bosons W et Z°. Ceux-ci furent découverts
en 1%983, au C.E.R.N., par l'équipe de Carlo Rubbia, avec des masses
conformes aux prédictions de la théorie unifiée de
Weinberg, Salam et Glashow (81 GeV/c2 pour W+ et
W- et 93 GeV/ c2 pour Z°). Ces bosons ont une
durée de vie très courte, et ce qu'on observe est le produit
de leur désintégration. Par exemple un boson W- crée
lors d'une collision proton-antiproton se désintègre en un
neutrino v et un positron e+ (l'anti particule de l'électron)
très énergétique.
David Bailin, professeur de l'université du Sussex (Grande-Bretagne),
traduit de l'anglais par Laurence Varga |
En 1899, le physicien britannique Ernest Rutherford distingue
2 types de rayonnement émis par les substances radioactives et leur
donne les noms de a et b.
Le spectre des électrons (la variation de leur nombre en fonction
de leur énergie) émis lors de désintégrations
b reste inexpliqué jusqu'à ce
que le physicien suisse Wolfgang Pauli postule, en 1931, l'existence d'une
particule neutre de masse très faible, "l'anti-neutrino", émise
en même temps que l'électron. Fermi arrive à la conclusion
qu'un tel processus est dû à une force jusqu'alors inconnue,
dont il donne un premier modèle en 1934. Cette interaction est appelée
interaction faible car la probabilité de désintégration
b est très faible comparée à
celles d'autres désintégrations. Au cÏur du Soleil,
les protons fusionnent pour former des noyaux de deutérium selon
des processus liés aux interactions faibles. Ces noyaux servent
ensuite à l'édification de noyaux plus massifs L'énergie
dégagée est emportée à 98% sous forme d'énergie
lumineuse par les photons et pour les 2% restants sous forme de neutrinos.
La détection des neutrinos solaires est un enjeu majeur de la physique
des particules, car leur nombre et leur masse permettraient de valider
ou d'infirmer le modèle standard du soleil ainsi que les modèles
des théories unifiées.
Laurence Varga |
Si l'on observe une toupie en rotation et son image dans
un miroir, les 2 images correspondent à des situations possibles
dans la réalité. De façon analogue, si on observe
la diffusion d'une particule chargée par le champ électromagnétique
d'une autre particule et son image dans un miroir, il est impossible de
distinguer le reflet du réel. L'interaction électromagnétique
est invariante par parité. Si maintenant on s'interesse aux neutrinos
mis lors de réactions de désintégrations dues à
l'interaction faible, on constate que ces neutrinos sont "gauche"( comme
s'ils tournaient sur eux-mêmes dans le sens inverse des aiguilles
d'une montre); on n'observe jamais de neutrinos "droits". On peut distinguer
dans ce cas l'image de l'objet réel? La désintégration
d'un neutron n'est donc pas invariante par réflexion dans un miroir
: l'interaction faible viole la propriété de parité.
Bien que l'on soit parvenu à construire une théorie unifiée
des interactions électromagnétiques et faible, le mécanisme
qui est à l'origine de cette différence demeure inconnu.
David Bailin, professeur de l'université du Sussex (Grande-Bretagne),
traduit de l'anglais par Laurence Varga |